Comment bien apprendre à suturer? Une méthode pédagogique en trois temps par Fitts et Posner

Comment bien apprendre à suturer : une méthode pédagogique en trois temps

Suturer, c’est un geste emblématique du métier de chirurgien. Pourtant, derrière ce mouvement apparemment simple, se cache un apprentissage technique rigoureux. Comment permettre aux étudiants en médecine d’acquérir cette compétence de manière efficace et durable ? Une méthode récente, inspirée de modèles d’apprentissage bien établis, propose une progression en trois étapes clés.

Une pédagogie efficace, inspirée des sciences de l’apprentissage

Ce modèle d’enseignement s’appuie sur des théories solides : celle de Fitts et Posner, qui décrivent l’apprentissage moteur en trois phases (cognitive, associative et autonome), et celle de Gagné, qui structure l’enseignement en étapes claires. En combinant explications, pratique guidée et auto-entretien des compétences, cette méthode maximise les chances de réussite.

1. Comprendre avant d’agir : les bases théoriques

Avant même de prendre une pince ou une aiguille, les étudiants doivent assimiler les fondations théoriques. Cours sur les instruments, explication des types de sutures, et de fils… cette première phase est purement didactique. Elle permet d'acquérir les connaissances préalables indispensables.

Pour s’assurer que ces notions sont bien comprises, les étudiants passent des quiz à choix multiples. Ce n’est pas un simple test : c’est un moyen de vérifier que tout le monde part sur des bases solides.

Les objectifs sont clairs, les critères d’évaluation aussi. Des vidéos de démonstration, accessibles en ligne, montrent la technique de suture pas à pas. Ces supports peuvent être consultés à volonté, favorisant une première familiarisation à son propre rythme.

2. Passer à la pratique : s’entraîner sur simulateur

Une fois la théorie acquise, place à la pratique ! Les étudiants s’exercent sur des modèles de simulation à sec, c’est-à-dire des supports qui imitent la peau sans utiliser de tissus biologiques. C’est là que le geste devient concret.

Mais attention : il ne s’agit pas de répéter mécaniquement. L’entraînement est encadré par des tuteurs formés en présentiel ou en ligne.  Cela crée un climat de confiance où chacun peut progresser à son rythme.

Plutôt qu’une journée intensive, la formation est étalée sur plusieurs semaines. Cela permet de consolider les acquis petit à petit. Des grilles d’évaluation objectives (comme l’outil OSAT) permettent de mesurer la progression en toute transparence.

3. Consolider dans le temps : entretenir la compétence

Une fois la technique apprise, le défi est de ne pas la perdre. Comme un instrument de musique, la suture exige de la régularité. Pour cela, les étudiants sont initiés très tôt, dès les premières années de médecine, dans un programme qui dure au moins 10 semaines.

Des évaluations régulières permettent de vérifier que les gestes restent maîtrisés. Pour prolonger la pratique, les étudiants reçoivent aussi des kits d’entraînement à domicile. Cela leur permet de s’exercer de manière autonome, quand ils le souhaitent.

Les vidéos en ligne restent disponibles pour raviver les mémoires.

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A vous de jouer!

Donc, en résumé : théorie, pratique, pratique et conseils par des tuteurs ; voilà ce qu’il vous faut pour construire au mieux votre apprentissage de la suture.

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Références

1. Nagraj SK, Hamaekers AE, Thean D, Dhaliwal H, Kulasegaram K, Jalali A. Suturing skills for medical students: a systematic review. Can Med Educ J. 2021;12(1):e85-e93. Available from: https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC7880767/
2. Fitts PM, Posner MI. Human performance. Belmont (CA): Brooks/Cole Publishing Company; 1967.
3. Gagné RM. Domains of learning. Interchange. 1972;3(1):1-8. doi:10.1007/BF02145939

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